Si autrefois on l’appellait avec déférence Kid Pharaon, Thierry Duvigneau a bien changé : après un long break, il revient sous le nom de The Electric Fresco pour présenter ses folk-songs toujours inspirés et habités par un groove lent et sensuel. Un titre trompeur, Au Revoir, pour ce qui devrait être l’album de la renaissance d’un grand nom du rock français.
"De l’âme !". Comme un asphyxié qui réclamait "de l’air !", voici donc que nos oreilles exultent en accueillant les huit premières chansons de The Electric Fresco, nouvelle incarnation de Thierry Duvigneau. Lorsque ce dernier frayait dans des eaux plus rock, on l’appelait Kid Pharaon ; et nombreux sont ceux qui chérissent aujourd’hui encore ses productions d’alors, dynamiques et racées, organiques en diable et ciselées comme les plus précieux des minéraux.
Comme son titre ne l’indique pas, Au Revoir marque le retour – sur disque et sur scène – d’un artiste rare: auteur, compositeur, arrangeur, producteur et naturellement interprète, Thierry Duvigneau réussit avec The Electric Fresco l’alchimie d’un dub acoustique impeccablement chaloupé et de folk-songs d’une limpidité exemplaire. Un groove lent et sensuel transporte cette poignée de mélodies, habillées de cuivres, de chœurs rhythm’n’blues, et d’une voix gorgée de soul.
Telle une demeure habitée de fantômes bienveillants, l’univers (exclusivement anglophone) de The Electric Fresco est peuplée d’histoires de rencontres heureuses ou manquées, d’illusions persistantes, de rages salvatrices et d’amours retorses. Une fresque électrique déployée sur disque en compagnie du big-band ASPO, d’Annie Astar, Philippe Charpentier, Jean-Paul Roy et Maurice Fari, les héroïques compagnons de toujours, et enregistré au fameux Chalet à Bordeaux, studio des flamboyants débuts.
Bienvenue au soul troubadour.
Le grand retour de Kid Pharaon, entre dub chaloupé et folk-songs d’une limpidité exemplaire.