Sweatmaster

Venus du grand nord, voici Sweatmaster, trio finlandais qui, depuis 1999 fait parler la poudre. "Tom Tom Bullet", leur deuxième album porte si bien son nom : 12 titres liquidés en 30 minutes parce qu'il faut du souffle pour tenir le rythme, parce que rien n'est meilleur lorsque c'est intense et court.

C'est déjà en 1999 qu'apparaît Sweatmaster dans le petit paysage du rock'n'roll. Petit groupe local, il commence à écumer les bars et les sous-sols de Turku, leur ville d'origine. Matti, le batteur frappe déjà comme un dur, bien que gringalet il soit. Mikko le guitariste esquise de grandes grimaces en balançant son corps au rythme d'une basse qui pulse. Sasu chanteur sauvageon, se cache déjà derrière ses lunettes et ce faux étudiant gratte sa basse comme s'il avait la gâle !

1999 - 2005, une histoire déjà longue semée de 45 tours (c'est au troisième, en 2001, qu'ils atterrissent chez les pourvoyeurs danois du rock'n'roll sonique, Bad Afro, leur label actuel) et seulement deux albums dont "Sharp Cut" fin 2002, lui également source de rock'n'roll direct et implacable avec comme unique ligne directrice : des mélodies qui tuent et un son qui arrache.

"Sharp Cut", c'est ce qui nous fait aimer le rock'n'roll : direct, sans fioriture, sans concession. Sans doute l'un des meilleurs albums parus cette année-là, et injustement resté dans le cercle des initiés, en France tout au moins parce que chez eux, ça cartonne. Les voilà qui, sur leur temps de vacances (ils travaillent tous), enfourchent leur van et sillonnent la Scandinavie, l'Allemagne et l'Angleterre (où le NME leur colle un chaleureux 8/10 tandis que Kerrang! décroche KKKK).

Sur scène, ces trois-là sont de valeureux guerriers qui jouent la fleur au fusil. Sasu chante les cheveux sur les yeux, les lunettes de travers et les pieds rentrés en dedans ; on dirait un étudiant échappé d'une université de branleurs. Le guignol de service, c'est Mikko le guitariste qui joue à l'ogre gentil ; et comme chaque titre dépasse à peine les deux minutes, c'est peu dire que l'électricité est utilisée au plus près de chaque électron !!!

A l'automne 2004, Sweatmaster se fend d'un EP de reprises et pas des moindres : Wipers, Music Machine, Minor Threat, Misfits ou Money Mark ; il s'appelle "Song with no Words" et effectivement, rien à dire là-dessus : c'est puissant, carré, efficace ; rien à jeter, les gars maîtrisent leur sujet !!!!

Juste le temps de reprendre son souffle et pan, "Tom Tom Bullet" ; le titre paraît plus fun que celui du précédent album mais ça envoie du bois et là, les gars, pas question de rester dans son coin, faut que vous écoutiez ça : une fois, puis deux et après, on reste accroché ; les mélodies restent en tête, la musique aussi. "Tom Tom Bullet" est le décapant album de ce printemps, un disque qui ne fait pas semblant. et qu'on ne nous parle pas des Hives (qu'on respecte unanimement ici), Sweatmaster a son propre son et une classe de derniers de la classe justement qui les rendent attachant. Pas des branleurs, juste des gars qui aiment le rock'n'roll et qui en jouent tout simplement bien.